Triste cinquième d’un concours de lancer de marteau de niveau mondial, ce dimanche à Forbach, Quentin Bigot n’a pas pu lutter à armes égales avec ses adversaires. Il faut dire que sa grippe est tenace…
C’était le temps fort annoncé de cette vingt-huitième édition du Meeting international de Forbach. La première rencontre d’une histoire qui connaîtra son épilogue dans un peu moins de trois mois, aux championnats d’Europe de Berlin. Ce dimanche au stade du Schlossberg, le Messin Quentin Bigot croisait sur sa route le triple champion du monde Pawel Fajdek, référence ultime du marteau international, dans un concours aux allures de finale mondiale.
Bilan du carambolage ? Un disparu : Bruno Boccalatte, finalement absent. Un blessé léger : Quentin Bigot, encore bien gêné par la grippe qui l’a empêché de défendre ses chances correctement aux Interclubs. Et un garçon en excellente santé : Pawel Fajdek. D’habitude un peu rouillé à cette époque de l’année, le Polonais a, cette fois, sorti les muscles sur le plateau forbachois. Dès le premier essai. Un jet, interminable, à 79,57 m, soit à peine à moins d’un mètre du légendaire record du stade de Weiss (80,52 m)… En 1989. C’est ce qu’on appelle tuer le concours.
Quentin Bigot, lui, a très vite vu qu’il ne pouvait pas lutter. Encore amoindri par sa grippe, le Messin n’a jamais dépassé la barre des 73 m, devant se contenter de six jets réguliers entre 70 et 73 m bien loin de ses standards habituels. Surtout, il a très vite senti qu’il allait lui falloir du temps pour retrouver toutes ses sensations.
« Sûr que j’allais le payer »
« Il a perdu du muscle pendant ces quelques jours de convalescence », résume Pierre-Jean Vazel, son entraîneur. « Et pour rattraper ça, on va devoir remettre un cycle d’entraînement dès la semaine prochaine. » La performance (72,97 m), finalement anecdotique compte tenu de sa condition physique, ne restera pas longtemps dans la tête de Bigot : « Franchement, c’est le genre de perfs que je fais avec un marteau de 8 kg, beaucoup plus lourd. La grippe est passée… Mais je la subis encore, forcément. Cela ne fait que trois ou quatre jours que je remange à peu près normalement. Ne pas se nourrir pendant tant de temps, c’était sûr que j’allais le payer. »
Loin, très loin des 77,30 m réalisés l’an dernier à Forbach, le Messin ne se montrait toutefois pas plus inquiet que cela : « J’ai encore pas mal de compétitions avant d’arriver aux championnats d’Europe. » Et, rayon de soleil dans le ciel nuageux de Forbach, « la technique est là ». Le physique, lui, reviendra bientôt.